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suis-je le seul comme cela - Page 2

  • Une histoire d'arnaque pas bien méchante

    Les voyages forment la jeunesse" écrivait Montaigne dans ses essais. C'est une devise qui me plaisait bien. Ce qui explique que je suis plutôt dans la catégorie des routards. Au diable les voyages organisés. Un sac à dos, un billet aller-retour, un petit guide du pays visé et go to new adventures. Ce mode opératoire présentant des surprises agréables ou moins...

    A la fin de mes études (une école d'ingénieur et un mastère de management) et avant de partir au service national, je suis parti en octobre 1989 en voyage au Maroc avec un copain de promotion d’école d’ingénieur. Nous devions être plus de deux mais comme souvent en pareil cas, les dégonflés ont manqué d'air...

    Nous sommes partis avec un aller retour Marrakech et quelques topoguides. Le reste du périple est une somme de bons moments. Notre volonté initiale étant de parcourir le haut d'atlas avec pour objectif de gravir le m’goun (4071 mètres). Les objectifs ne sont pas toujours atteints pour plein de bonnes raisons (phrase réutilisable en entretien de fin d'année). Je reviendrai sur l'échec face à l'objectif.

    Nous débarquons à l’aéroport de Marrakech après un survol du détroit de Gibraltar. Détroit qui vu d'avion est assez spectaculaire par la convergence des embarcations qu'il génére. Une fois les formalités douanières effectuées, nous tombons par chance sur une française installée au Maroc qui nous conduit à un petit hôtel correct et pas cher. Nous prenons 2 jours pour nous renseigner sur le haut atlas et visiter Marrakech. Pas très longtemps mais suffisant pour me faire escroquer par un jeune marocain.

    medium_100dirhams.jpgLe coup est bien rodé. Un gamin d'une dizaine d'années vous tend un billet de 100 francs pour que vous lui donniez l’équivalent en dirhams. Il le fait avec tellement d’insistance que, malgré votre désir de ne pas entrer dans un délit de marché noir, vous donnez un billet de 100 dirhams en échange du billet de 100 francs (ce qui au cours du dirham de l'époque était grosso modo équivalent). Vous pensez que l'affaire est terminée mais le gamin insiste ensuite pour que vous lui donniez plus. Vous trouvez cela pénible et au bout d'un certain temps vous redonnez le billet de 100 francs pour qu'il vous rende le billet de 100 dirhams. Il reprend son billet et vous en rend un plié. Le temps de le déplier et de vous rendre compte que c’est un billet de 10 dirhams, le minot a disparu dans la nature (le billet de 100 dirhams étant de la même couleur rouge que celui de 10 dirhams). Et voilà, au bout de 2 jours, déjà soulagé de 90 dirhams...

    Le billet en vignette est le nouveau billet de 100 dirhams qui sauvera peut-être des gogos comme moi.

    Les joies des queues de chantier

    Après le soulagement des 90 dirhams, nous avons visité Marrakech. La place Djemaa El Fna où se trouve un site du club méditérannée. D'après ce que l'on dit, certaines personnes passent une semaine complète dans le club n'en ressortant que pour reprendre l'avion vers la France. Comme le dite Alexandra David-Neel: "Celui qui voyage sans rencontrer l’autre ne voyage pas, il se déplace". Nous avons également fait le minimum syndical de marchandage dans le souk. La spécialité du coin étant les objets en argent. Les bijoux berbères en particulier.

    Un marocain d'un certain d'age nous a abordé pour nous parler de sa vie en France et a tenu à nous offrir un jus d'orange. Spécialité de Marrakech également.

    Nous avons ensuite contacté un copain de Thierry qui faisait la queue de chantier d'un barrage. Celui-ci nous a envoyé un chauffeur pour nous amener au chantier. Première découverte des trajets longs sur les routes meurtrières du Maroc. Surtout quand ces routes empruntent un itinéraire montagneux.

    La réputation des travailleurs sur les chantiers perdus dans la nature n'est pas surfaite. Nous avons peu mangé mais énormément bu de whisky. Un peu de mal pour retrouver le bungalow que l'on m'avait affecté. L'araignée qui se trouvait dans la douche, avec mon état d'ébriété, a pris l'allure d'un monstre gigantesque. Heureusement que le syphon l'a totalement absorbé avec un petit arrosage bien dosé.

    Le lendemain matin, nous avons visité les intallations. La centrale électrique était entièrement foutue car le chantier venait de subir les assauts d'une crue millénaire (bad luck). Nous avons pris de nouveaux renseignements sur la région de notre futur périple. La véritable aventure allait commencer le lendemain.

    Les taxis de montagnes c'est l'aventure

    Un des gars du chantier nous a déposé sur la place de Beni Mellal pour prendre notre premier taxi vers Azilal. Le chauffeur de ce taxi refusant de payer les backchish à la police, nous avons eu le droit à un certain nombre de contrôles plutôt poussés. Un contrôle technique complet à chaque carrefour au bout d'un moment ça lasse... Et pourtant nous n'en avions pas fini de notre découverte des taxis du cru.

    Une fois à Azilal nous avons de nouveau pris un taxi pour nous conduire vers Ait M'Hamed. C'est dans ce village que nous devions prendre le taxi de montagne pour atteindre la vallée des Aït Bou Guemez (la vallée des anciens). Le taxi de montagne était un très vieux Land-Rover. Une fois le taxi intégralement rempli, le conducteur, plutôt agé lui aussi, a farfouillé dans la boite à gant pour en sortir un tournevis tout rouillé. C'était sa clé de contact à lui. Il a ouvert le capot. En positionnant correctement le tournevis en contact avec la batterie, il a fait démarrer le moteur. Nous voilà donc parti sur les chemins tortueux de montagne. Une route où seul un véhicule tient de front mais où nous croisons et doublons des camions surchargés de marchandises et de personnes. Nous dépassons même certains véhicules avec 2 roues au-dessus du vide. Ce qui était une bonne explication pour les carcasses éventrées et rouillées que l’on pouvait voir quand notre regard s’attardait sur le fond des ravins bordants la route. Après chaque grosse descente notre chauffeur arrêtait le véhicule pour remettre du liquide de frein. Un de ces arrêts nous a permis de faire une pause thé à la menthe sur le bord du chemin. Après quelques frayeurs nous sommes arrivés dans la vallée des Anciens.

    Immédiatement un jeune berbère à béquilles nous a abordé pour nous proposer le gîte et le couvert. Nous avons accepté la proposition et avons commencé notre apprentissage de l’hospitalité berbère. Le jeune Berbère s'appelait Brahim, servait "d'agent commercial" pour son frère guide et pour sa famille qui tenait la "maison d'hôte". Le frère de Brahim étant déjà en course avec un groupe de trekkeurs étrangers, on nous a présenté Mohammed qui lors des périodes touristiques faisait office de cuisinier pour les groupes de « Nouvelles Frontières ». Nous l’avons donc engagé lui et sa mule pour nous servir de cuisinier mais surtout de guide pour notre périple dans le haut atlas dont l'objectif était le M'Goun.

    En avant pour la marche: on est venu pour cela, non ?

    Brahim nous a emmené dans la soirée chez des guides de haute montagne français qui était en coopération dans son village. Leur mission étaient de former les marocains à diverses techniques pour mise en pratique dans les montagnes de leur enfance. Soirée très sympathique avec ces guides français et leurs élèves.

    Après une première nuit sur les nattes berbères et un approvisionnement au marché local, nous avons attaqué notre périple à pied. Bien aidé par la mule qui nous soulageait du poids de la tente et d'une partie de nos affaires.

    Nous avons passé la première semaine tranquillement, découvrant des paysages magnifiques et rencontrant aux détours des villages berbères, des personnes accueillantes et chaleureuses. Seuls les enfants commençaient malheureusement à traduire la perversion des défilés incessants de touristes dans ces décors grandioses. A chaque arrivée dans les villages, nous étions accueillis par une troupe d’enfants scandant systématiquement ce refrain : « bonbons, stylos, bonbons, stylos ». Nous avions fait provision de bic avant de partir. Nous participions, nous aussi à ce changement malheureux des enfants berbères.

    Certains soirs dans les endroits isolés nous montions notre tente mais la plupart du temps nous étions invités par des familles berbères à dormir sur les nattes de leur logis. Les repas ont tous été très bons. Nous avions droit au repas de famille quand nous étions reçus et le reste du temps, Mohammed confirmait son statut de cuisinier des trekking de nouvelles frontières.

    Cette première semaine a été complétement dépaysante et enchanteresse. C'est dans la suite que les choses se sont légèrement gâtées.

    Un itinéraire bis ou les sentiers de la perdition

    Un matin, au bout de la première semaine, nous avons quitté notre muletier pour prendre un itinéraire qui était impossible pour sa bête. Cet itinéraire étant incontournable car il permettait de passer devant une sépulture antique du peuple des montagnes. Nous devions nous retrouver le lendemain soir à un lieu de rendez-vous parfaitement bien identifié sur notre carte. La matinée a été clémente. Nous avons bien marché. Un garçon d'une dizaine d'années nous a même mené jusqu'à cette sépulture par des chemins dont nous avons compris pourquoi la mule n'y passait pas. Le sentier emprunté était fortement abrupte et bien étroit. Le gamin ne semblait pas du tout impressionné par la chute possible. Ce qui n'était pas vraiment mon cas.

    Ce petit lutin berbère sorti de nul part nous a laissé en début de matinée pour prendre un sentier le menant vers chez lui alors que nous devions nous trouver à 3000 ou 3500 mètres. C'est à ce moment là que les conditions atmosphèriques ont changé. Nuage, pluie et grêle. Le pied intégral. Notre topoguide précisait que nous devions bivouaquer sur le lieu "où les mille fontaines scintillent au soleil". Vers 15 heure nous avons bien passé un endroit avec une dizaine de sources pas très scintillantes. Sous la grêle, c'est plutôt ce que vous prenez dans la figure qui scintille... ou plutôt qui pique. Nous n'y avons pas cru et avons laissé passer notre chance. On a marché jusqu'au coucher du soleil soit un bon paquet d'heures en trop, nous éloignant du point stratégique de redescente vers la vallée de notre rendez-vous. A la nuit tombée, nous avons finalement décidé de planter notre tente à environ 3500 mètres sur un grand plateau balayé par le vent. La température nocturne est descendue en dessous de zéro ce qui vu mon équipement m’a obligé à dormir avec la couverture de survie. Tous ceux qui ont tenté de dormir avec une couverture de survie, vous expliqueront que cela équivaut à ne pas dormir du tout.

    J’ai passé une superbe nuit à me liquéfier dans la couverture. La prochaine fois, ne pas oublier de se munir d'un bon sac de couchage pour les descentes de température en dessous de zéro.

    Un trekking qui tourne à la varappe

    Le lendemain matin nous sommes reparti au lever du jour. Il ne faisait pas de doute que nous étions bien perdus. En sortant de notre tente c'est avec une grande joie que nous avons retrouvé nos jeans gelés sous la "micro-véranda". Quelle sensation horrible de remettre ce jean qui avait affronté la pluie, la grêle et qui n'avait pas eu le temps de sécher avant que le gel le fige. Notre erreur de la veille était dramatique. Les courbes topographiques de nos cartes étaient sans appel. Il y avait très peu de passages possibles pour descendre vers la vallée de notre lieu de rendez-vous. Nous avions des cartes, une boussole mais aucune connaissance du coin. Nous avons essayé de nous repérer avec des pointages sur des sommets mais avec le temps qu'il faisait, nous aurions même confondu Montmartre avec le Mont blanc. Nous avons repris la même direction que la veille puisque c'était la bonne. Il ne nous restait plus qu'à découvrir un passage praticable pour descendre les 400 mètres de dénivelé abrupte qui nous séparait de la bonne vallée.

    Au fil de notre marche au bord de falaises abruptes et exceptionnellement hautes, nous comprenions que le rendez-vous du soir avec le guide devenait de plus en plus hypothétique. Nous avons croisé des caravanes de berbères mais nos trois mots de la langue étaient plus qu'insuffisants pour expliquer notre galère. Par moment nous nous trouvions complétement encerclé par la brume. C'est dans un de ces moments là qu'une silhouette s'est dessinée doucement de manière fantomatique. Elle s'est faite de plus en plus distincte. Un berbère solitaire avec un énorme sabre nous a croisé sans un mot. S'en est suivi une nouvelle averse de grêle.

    Après une courte accalmie un orage a éclaté. Nous nous sommes réfugié sous un aplomb au départ d'une gorge. A cet endroit nous ne risquions rien. Nous étions trop haut pour craindre une violente montée des eaux. Nous en avons profité pour partager les derniers vivres. Tout le ravitaillement était resté sur la mule...

    Un raisin sec pour toi. Un raisin sec pour moi. Un pour toi. Un pour moi. Quel repas !! C'est dans ce moment là que je me repassais la pub qui passait sur Ouie FM à la même époque et qui faisait :

    une voix : Docteur Livingstone, I Presume ?
    une seconde voix : no, no...
    une troisième voix: Il y a des moments où l'on préférerait être ailleurs à écouter
    Ouie FM !!

    Tu l'as dit, me dis-je.

    Une fois l’orage terminé nous avons pris la décision de descendre par la gorge dans laquelle nous nous étions réfugiés. Les précédents essais s'étaient soldés par des échecs au bout de quelques centaines de mètres nous nous retrouvions face à des dénivelés infranchissables avec des sac à dos et sans autre matériel. Celle-ci se présentait mieux. Un seul passage a finalement nécessité de faire appel à notre entraînement de varappe. Avec les sac à dos, c'était relativement risqué tout de même. Nous étions déjà en milieu d'après-midi. Nous comptions faire comme la veille et marcher jusqu'à la nuit. Nous avons suivi le cours du torrent. Celui-ci nous faisait passer devant un camp de nomades devant lequel une demie douzaine de chiens nous a fait un bel accueil tous crocs dehors. Après quelques 400 mètres à reculons avec une grosse pierre dans chaque main et au bénéfice d’un virage nous sommes tombé sur la plaine que nous recherchions. Il faisait déjà nuit.

    Le rendez-vous était manqué.

    Le lieu de rendez-vous était désert ou comment poser un lapin à l'insu de son plein gré

    Après cette nouvelle journée complète de marche, nous avons monté notre tente dans l’obscurité. Thierry qui avait l'essentiel de la tente avait le dos en piteux état. Pour ma part, mes chaussures high tech du vieux voleur m'avaient laissé des ampoules qui couvraient l'ensemble de mon pied. Je tiens à remercier l'inventeur de la double peau. J'attend toujours la réponse du Guiness Book sur la taille record de mon unique ampoule du pied droit qui allait du bout du gros orteil jusqu'à la base du talon.

    Au petit matin après avoir été l'objet des reniflements de l'ensemble des animaux que l'on peut trouver dans un village berbère, nous avons réalisé que nous avions dormi à 50 mètres d'un groupe d'habitations. Nous nous sommes remis en route malgré nos blessures physiques et morales (en théorie nous devrions être avec notre guide). En milieu d’après-midi nous avons atteint notre lieu de rendez-vous objectif de la veille avec notre muletier-guide-cuisinier et de sa mule qui portait tout le reste de nos affaires. Quelle surprise, le lieu était désert. N'ayant pas grand chose de plus intelligent dans la musette, nous avons décidé d'attendre jusqu'au soir. Peut-être que le muletier par miracle avait été aussi perturbé par des aléas... L'espoir fait vivre, dit-on.

    Finalement, en fin d’après-midi un homme sur une mule s’est dirigé nonchalamment vers nous. Visiblement, il en avait après nous. Il nous a demandé de le suivre. Il nous a emmené chez lui où nous avons compris que c'était le cousin de Mohammed. La veille, Mohammed ne nous voyant pas arriver avait prévenu tout le monde qu'il avait égaré ses touristes. C'était très mauvais pour sa réputation. La notre était scellée d'Ifni à Oujda: les 2 comiques qui se perdaient dans l'atlas. Les caravanes et le berbère de la veille n'étaient pas encore au courant au moment de nos rencontres. A ce moment là, nous n'étions pas encore portés manquants.

    Le cousin de Mohammed a envoyé un de ses fils prévenir Mohammed que nous étions retrouvés en relatif bon état. Nous avons passé la nuit chez lui. La configuration de la pièce à dormir m'a fait rêver toute la nuit que je dormais en équilibre sur un piton rocheux dans ma couverture de survie. Nuit particulièrement reposante, il va sans dire.

    Et dire que nous n'en avions pas fini dans notre exaltante aventure de l'atlas.

    Adieu le M'Goun ce sera pour une prochaine fois !

    Le lendemain matin nous sommes retournés dans la vallée des anciens avec toute la famille de Mohammed. Mohammed nous a invité pour le repas du midi chez lui avec toute sa famille. Nous étions devenus des vedettes dans cette vallée de l'atlas. Voila, dans le détail toute l'histoire qui nous a empêché de gravir le M'Goun. Ce n'est que partie remise, sans doute.

    Le repas du soir a été dans la famille de brahim. L'un des deux repas ne nous pas réussi car cette nouvelle nuit a été critique pour nous. Nous nous sommes en effet relayé toute la nuit dans les toilettes l'un avec la courante et moi avec fortes vomissures. Je ne devais pas avoir une belle tête dans le taxi de montagne qui nous a ramené à Ait'Ahmed le lendemain. Tous ces virages, ces ravins, ces camions renversés et cette envie de vomir. Retour interminable.

    Après le second taxi pour Azilal, il ne nous restait plus qu'à trouver un taxi pour nous emmener à Marrakech.

    La négociation efficace, cas d'école pour MBA

    Nous sommes sur la place d'Azilal, les premières offres pour un aller Marrakech sont à 400 dirhams. Nous nous fixons donc un prix objectif à 300 dirhams. Une heure passe, une seconde, une troisième. Finalement, on obtient 350 dirhams la course. On charge tout. Le chauffeur fait une halte à la police pour demander l'autorisation de faire une telle course. Il en ressort dépité mais nous annonce que tout est bon. Nous voila parti vers Marrakech. Au bout de 2 kilomètres de route, la roue arrière droite du taxi a crevé. Nous n’étions pas au bout de nos surprises. La roue de secours était, bien sûr, usée jusqu’à la corde. En plusieurs endroits, il n’y avait plus un seul gramme de caoutchouc. C'est donc avec résignation que nous avons de toute façon appris l’absence totale de cric dans le taxi.

    Nous avons alors essayé de stopper une voiture pour nous dépanner. Les premiers à s’arrêter ont été des touristes espagnols. Leur malle arrière était protégée par une savante organisation de chaînes et de cadenas. Mais au moins, ils avaient un cric. Notre chauffeur a mis la roue de secours pour nous conduire à ... Azilal. Il a stoppé sa voiture dans un garage. Puis il nous a quitté à bicyclette. Deux minutes après ce qui nous semblait une fuite, nous en avons eu la confirmation, un policier est venu s’enquérir de l’endroit où était passé notre ami le taximan. Visiblement, il avait quelques détails à se reprocher.

    Nous avons préféré retourner sur la place du marché d'Azilal pour "renégocier" un taxi. Après un tel retour triomphal notre prix objectif à 300 dirhams ou même 350, était illusoire. C'est à la tombée de la nuit que nous avons chargé toutes nos affaires dans un taxi 404 break. Une course de 400 dirhams avec un chauffeur au bord de l’assoupissement de quoi pouvions nous encore nous plaindre ?

    Nous avons terminé notre séjour à Marrakech et une excursion à Essaouira. Le bord de mer nous a été plus profitable. On ne s'est pas perdu, on avait nous même loué le véhicule et ce que nous avons mangé ne nous a pas rendu malades.

  • Petits récits de Tunisie

    Nous avons commencé par 3 jours à Tunis et sommes montés en car à Bizerte. Durant le trajet, un tunisien qui travaillait dans le tourisme m'a expliqué que la clientèle habituelle à fort pouvoir d'achat (les allemands, les américains et les britanniques) désertaient progressivement le pays. Elle était remplaçée par une clientèle des pays de l'est beaucoup moins intéressante car un groupe de 4 slovaques pouvaient occuper une chambre d'hotel et ne consommer qu'une bouteille d'eau pendant 3 jours.  

    Une fois à Bizerte, je me suis rendu à l'hotel où j'avais réservé une chambre par téléphone depuis Paris. A la réception, pas de trace de ma réservation et l'hotel était plein. Nous voilà donc logés au dernier étage dans les appartements du patron. Appartement en terrasse. Nous nous couchons et au matin nous sommes réveillés par le Muezzin. Ma fille va au toilettes et en revenant me dit : "Papa, il y a des gens partout". Effectivement, je sors de la pièce où nous nous trouvons et constate que l'appartement du patron est envahi de nombreux dormeurs, dans le salon, la cuisine, la terrasse et les autres chambres. Seule la salle de bain est épargnée. Je connaissais le surbooking aérien mais pas le surbooking hôtelier.

    Mais pourquoi vous demandez-vous, étaient-ils donc à Bizerte, la ville chère à Bertrand Delanoé. En fait nous nous trouvions là car mes amis marseillais participaient à la route du jasmin. La route du Jasmin est une course loisir à la voile qui rallie Toulon à Bizerte. Une fois à Bizerte, nous avons donc commencé à les attendre...

    Le premier jour au soir les premiers voiliers sont apparus. Le lendemain matin nouvelle attente au port, les trois-quart des participants étaient là. Mais ce n'est que le surlendemain que le petit voilier "Aromates" a fait son apparition dans le port de Bizerte en bon dernier de l'étape. A la décharge de mes amis, ils avaient le plus petit bateau de la flotte et n'ont pas utilisé le moteur quand la mer s'est faite d'huile.

    Nous avons été récompensés de notre longue attente par un coktail dînatoire au-dessus du vieux port de pêche.

     

    Une régate était prévue le jour de leur arrivée mais l'équipage d'Aromates était trop épuisé pour la faire. Nous en avons profité pour visiter la ville et en particulier le Souk des Forgerons.

    Puis pendant que le voilier et mes amis reprenaient la route de la Sardaigne, nous sommes repartis à Tunis où ma fille est restée chez sa copine de classe. J'en ai alors profité pour faire du tourisme à la routard.

    To be continued...