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  • Un voyage de mille lieues commence toujours par un premier pas

    Le titre de cette note est en fait un diction Oriental de Lao Tseu. Il a été repris récemment par le Président Congolais qui, déjà adoubé par ses pairs dictateurs Africains en tant que Président de l'Union Africaine, souhaitait passer pour un sage du continent noir dans une interview lors du journal du soir de France 3 du 1er mars.

    Lao Tseu a effectivement dit que le premier pas était peut-être le plus important mais il n'a jamais dit qu'il devait être le seul. La sagesse Orientale interprétée par le Président de l'Union Africaine c'est les dommages collatéraux assurés. Comme News le dit lui-même à propos du développement de son pays et de l'utilisation des revenus du pétrole: "Depuis huit ans nous nous engageons". On lève le pied pour faire le premier pas et on attend la fin du voyage. La République du Congo est la championne du monde des poses de premières pierres, des cérémonies de lancement de tout mais surtout de rien et des ateliers de réflexions. La performance est au rendez-vous d'une telle politique: le néant absolu.

    Par deux fois sur les financements innovants et sur la Côte d'Ivoire, il a ressorti la même expression: "C'est un bon message". Avec Sassou, c'est beaucoup de bons messages et de belles promesses du wiki. Contrairement à lui, les Congolais ne souhaitent pas spécialement faire un voyage de mille lieues. Par contre, ils aimeraient bien un jour dépasser le premier pas qui les mènera sur le chemin du développement synonyme de la sortie de leur misère.

    Sans aller chercher dans la sagesse orientale, pourquoi ne pas mettre au goût du jour cet excellent proverbe: "Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras". Proverbe qui est maintenant dans l'esprit de Paul Wolfowitz quand il pense au Congoet au world.

    Franchement, non seulement Sassou est un dictateur, mais en plus il n'est même pas avenant sauf quand il est avec des crapules de son monde et pour finir, il n'a aucun charisme. 

  • Viré d'un paradis fiscal

    Les autorités Congolaises sont devenu tellement fortes en matière d'escroquerie qu'elles arrivent même à être des partenaires encombrants pour les îles spécialisées dans le blanchiment d'argent. C'est ce que nous rapporte un article de la "Royal Gazette", un journal des Bermudes: Congo oil scam firm faces being wound up. L'article étant en anglais, j'en ai fait une traduction dans la suite de cette note. Vous pourrez y lire les dépenses royales du Président et de ses proches. Vous vous demanderez certainement alors comment un pays peut laisser ses étudiants à l'étranger dans la faim et la misére car les bourses ne leur arrivent pas* alors que le Président du même pays occupe des suites d'hôtel à 8500$ la nuit.

    * Les bourses n'arrivent pas aux étudiants pour 2 raisons:

    • elles ne sont pas payées du tout par le Trésor Public Congolais qui consacre plutôt ses fonds à l'organisation de cérémonies en tous genres pour nourrir ses ministres et ses hauts fonctionnaires avec des petits fours
    • elles sont payées par le Trésor Public Congolais mais finissent dans les poches des diplomates Congolais chargés de les verser aux étudiants

    Voici le témoignage édifiant d'un étudiant Congolais au Burkina Faso: "Nous sommes des étudiants congolais de l’école inter états d’ingénieurs de l’hydraulique et de l’équipement rural au Burkina Faso à Ouagadougou.

    Nous avons (à Brazzaville) été déclarés admis à l’issue d’un concours d’entrée à cette école en mars de l’an passé.

    L’école ne disposant plus de bourses pour étudiants a décidé en accord avec les répésentants de chaque pays Africain, que ceux-ci prendraient en charge leurs propres étudiants admis au test en leur accordant une bourse d’études pour suivre leur formation d’ingénieurs dans le domaine de l’hydraulique, de l’agriculture et du génie civil. Le gouvernement congolais par l’intermédiaire de ses répresentants a accepté ces clauses et l’Etat nous a envoyés au Burkina Faso en octobre 2005.

    Cependant, depuis notre arrivé ici au Burkina, l’Etat congolais par l’entremise du Ministère de l’Enseignement Supérieur n’a fourni aucun effort pour nous faire parvenir le montant de nos bourses (ni la bourse d’équipement depuis Brazzaville), suscitant notre vive inquiétude ainsi que notre malheur. Nous ne pouvons plus étudier dans ces conditions car nous n’avons plus d’argent pour nous nourrir. La plupart d’entre nous ont des parents pauvres et retraités.

    L’école exige de nous 15.000 FCFA pour notre hébergement, et nous sommes menacés d’être expulsés des locaux de l’école. Nous ne pouvons pas entrer en possession de notre matériel de travail (ordinateurs portables fournis par les bailleurs de fonds). Car nous devons préalablement nous aquiter des dettes que nous avons contractées les premiers mois au restaurant et nos frais d’hebergement impayés avant de rentrer en possession de notre matériel.

    Nous nous sentons abandonnés. Ventre affamé n’a point d’oreille, on ne peut étudier dans ces conditions.

    Nous vous prions chers compatriotes de publier ouvertement ce cri d’alarme en notre nom, afin que les autorités congolaises prennent leurs résponsabilités en payant ce qu’elles nous doivent ou en nous rapatriant tous au Congo au lieu de nous laisser souffrir et mourir d’indigence loin de nos parents.

    Nous sommes seulement onze étudiants boursier de l’Etat au sein de cette école pour une bourse de 60.000 FCFA, c’est vraiment alarmant pour nous qui voulons apprendre et développer notre pays un jour."

    Petit calcul rapide, 60 000 FCFA c'est environ 110 $. La somme nécessaire à ces 11 étudiants sur une année est donc de 14520 dollars. Ce montant est inférieur à celui que consacre Denis Sassou Nguesso pour se loger 2 nuits à New-York (Sassou NGuesso étant le Président d'un Pays Pauvre Trés Endetté suivant les critères du FMI et de la Banque Mondiale... Chercher l'erreur). Dans ce cas précis, qui marche sur la tête ? Les étudiants affamés du Burkina ou le Président de la République Congolaise et les fonctionnaires internationaux grassement payés ?

    Traduction de l'article de la "Royal Gazette"

    La société écran du pétrole Congolais en passe d’être liquidée

    La Compagnie des Bermudes impliquée dans l’escroquerie de la République du Congo pour masquer pratiquement ½ milliards de dollars des yeux des créanciers est sur le point d’être liquidée par les tribunaux.
    La cour Suprême a émis une requête en liquidation à l’encontre de Sphynx (Bermuda) Ltd. L’audience est prévue dans une semaine. Le procès à la Haute Cour de Londres a démontré le rôle de cette Compagnie dans une chaîne de Sociétés contrôlées par Denis Gokana le directeur de la Société Pétrolière de l’Etat Congolais (SNPC, Société Nationale du Pétrole Congolais). Cette société, si on se réfère au juge Cooke, a été utilisée pour cacher des recettes financières des yeux des créanciers.

    Deux hommes d’affaires locaux, Trevor Williams et Arthur Jones, tous les 2 de Consolidated Services Ltd, ont été engagés en tant que directeurs au moment de la création de Sphynx en février 2002 et jusqu’à leurs démissions en avril 2005.

    Les deux nient savoir quoi que soit sur les 472 millions de dollars de commission qui sont passés par la compagnie ou même sur la localisation des comptes en banque de la société. Une semaine après que l’affaire soit parue dans les journaux, le Ministre des Finances, Paula Cox et le Directeur du registre du commerce, Stephen Lowe ont annoncé qu’ils pourraient lancer une enquête chez Sphynx et qu’ils prendraient toute action nécessaire. Hier, Mr Lowe a déclaré : « la requête en liquidation a été émise par la cour suprême à l’encontre de Sphynx et l’audience est planifiée pour le 24 mars 2006 à 9h30,  les autorités chercheront alors une entrevue avec l’administrateur judiciaire chargé de la liquidation provisoire de la Société. Global Witness, l’ONG anti-corruption, a dénoncé dans un récent rapport sur la République du Congo, aussi connu comme le Congo-Brazzaville, l’enrichissement illicite des élites grâce aux richesses pétrolières alors que le reste de la population est complètement privée des bénéfices de la vente du pétrole. Le propriétaire de Sphynx, Denis Gokana est également le conseiller spécial du Président de la République sur le pétrole et le patron de l’entreprise pétrolière publique.

    Malgré la médiatisation de cette incroyable corruption et de cet inimaginable gâchis dans un pays pétrolier d’Afrique centrale, la République du Congo a été autorisé à participer au programme PPTE de réduction de sa dette par les conseils d’administration de la Banque Mondiale et du FMI. Très peu des revenus des ressources naturelles du pays bénéficient à la population dont 70% vit avec moins de 2$ par jour. Un journal britannique a donné les détails le mois dernier sur la façon dont Denis Sassou-Nguesso et sa famille proche avait claqué 300.000 $ en une semaine dans des hôtels new-yorkais pour assister à une conférence des Nations Unies l’an dernier.

    Résidant dans un palace luxueux, le Président a payé 8500$ par nuit pour une suite de trois étages avec des meubles Art-Déco, un Jacuzzi et un écran plasma 50 pouces. La facture des commandes au room service s’élevant pour sa part 6900$.

    La délégation comptait une cinquantaine de personnes incluant son maître d’hôtel, son photographe personnel et le coiffeur de son épouse. Le groupe a aussi occupé 25 chambres au Crowne Plaza Hotel à côté du quartier général des Nations Unies. Au moment de payer la note, le personnel du président a interloqué les responsables de l’hôtel en payant cash la note de 177 000$ avec des coupures de 100$

    Ces exemples de dépenses somptuaires et les diverses tentatives de masquer les revenus du pétrole ont mis les créanciers en colère lors de la décision d’accorder l’allègement de la dette. La Banque Mondiale et le FMI ont annoncé la semaine dernière que la République du Congo avait obtenu le point de décision pour l’initiative, qui existe depuis dix ans, s’intitulant PPTE (Pays Pauvres Très Endettés). Les institutions ont dit à ce propos que cet allégement, qui couvre 2,9 milliards de dollars sur les 9,2 milliards de la dette totale extérieure, fait du Congo le 29ème pays obtenant le point de décision pour l’initiative. La déclaration précise également que les sérieuses inquiétudes sur la bonne gouvernance et la transparence financière devront être levées pour permettre un allégement irrévocable au point d’achèvement de l’initiative. Ce point d’achèvement qui ne pourrait intervenir que dans plus de 2 ans. Pendant cette période le pays bénéficiera d’un allégement intérimaire qui libérera des fonds initialement dédiés au paiement du service de la dette.

    Les prêteurs précisent que la république du Congo s’est engagée à mettre en place des contrôles internes et une comptabilité pour la SNPC qui soit au niveau des standards internationaux. Elle s’est également engagée à supprimer tous les conflits d’intérêts dans la vente du pétrole.

    Cela nécessite que les dirigeants de la SNPC se retirent de toutes les entreprises qui sont en relation d’affaires avec la SNPC. Le gouvernement a aussi accepté de mettre en place un plan anti-corruption piloté par le FMI et l’association de la Banque Mondiale pour le développement.

    Plus tôt dans le mois, le Président de la Banque mondiale, Paul Wolfowitz avait déclaré qu’il y avait de sérieuses inquiétudes sur le manque de transparence dans le domaine pétrolier Congolais, dans les procédures commerciales pour le brut et sur la façon dont les profits pétroliers de 2 milliards de dollars par an étaient comptabilisés dans le budget.